Adèle Brosse, championne d'aviron - Diplômée DUT GTE 2019

Adèle Brosse, championne d'aviron - Diplômée DUT GTE 2019

Pouvez-vous nous parler de votre parcours académique et sportif ?

Tout a vraiment commencé quand j’ai déménagé sur Nantes en première pour intégrer le lycée du Cens, qui propose des horaires aménagés pour les sportifs de haut niveau. Mon intérêt pour les énergies m'a conduit à choisir le DUT Génie Thermique et Énergie (GTE) à l'IUT de Nantes. C'était parfait car la formation me permettait d'avoir un emploi du temps flexible pour continuer l'aviron à un haut niveau.

Comment êtes-vous « tombée » dans l’aviron ?

À la base je faisais de l’équitation ! Rien à voir ! Je suis arrivée dans l’aviron complètement par hasard. En fait, je voulais faire du kayak le mercredi après-midi, j’étais à Dinan à l’époque. Je me suis rendue sur un forum des associations et mon futur entraîneur, je ne le savais pas encore, m’a repéré car j’étais grande et c’est un atout pour l’aviron. Et c’est comme ça que j’ai commencé ! Ce que j’aimais beaucoup c’était l’ambiance du club, c’était une vraie famille. Mon coach était très axé compétition et de fil en aiguille je me suis retrouvée en équipe régionale puis nationale, c’était assez naturel en fait.

"À la base je faisais de l’équitation ! Rien à voir ! Je suis arrivée dans l’aviron complètement par hasard."

Quel souvenir gardez-vous de vos années à l'IUT en tant que sportive de haut niveau ?

Le parcours était exigeant. J'ai étalé mes études sur trois ans au lieu de deux, ce qui est assez courant pour les sportifs de haut niveau. L'encadrement à l'IUT était fantastique. Les professeurs étaient très compréhensifs et flexibles avec mon emploi du temps. Ils ont même organisé des cours particuliers pour m'aider à rattraper les sessions manquées à cause des compétitions et je pouvais passer mes examens en décalé quand c’était nécessaire. 

Jongler entre ses études, sa vie personnelle et la pratique d'un sport à haut niveau, ça ne doit pas être simple ! Comment avez-vous réussi ce tour de force ?

J’ai ramé, c'est le cas de le dire ! J’étais en première et deuxième année en même temps, ce n'était pas simple, j’étais des fois en décalé, je changeais de groupe souvent... J’ai eu 9,98 de moyenne à mon premier semestre je m‘en souviens ! Mais je garde un super souvenir, la formation était vraiment bien. Pour ce qui est de la vie étudiante, c’est le petit truc qui a pu me manquer, lorsque tu es sportif de haut niveau et que tu fais aussi tes études les loisirs et les sorties sont largement relégués au second plan. Moi j’arrivais en cours après m’être entraînée, qu’il neige ou qu’il vente à 7h j’étais sur l’eau et quand je finissais ma journée d’études, je repartais en entraînement bien souvent et cela tous les jours même le week-end ! 

"La vraie vie étudiante comme les autres de ma promo, je ne l’ai pas eu mais j’ai vécu d’autres choses, ma vie à moi c’était l’aviron !"


Qu'est-ce qui vous a le plus aidé au final durant cette période ?

Ce qui me revient surtout, c'est le soutien des professeurs, je ne peux pas en citer qu'un, il faudrait tous les citer, vraiment ! Leur implication a vraiment fait la différence. Ils n'étaient pas seulement des enseignants, mais aussi des mentors qui m'ont aidée à concilier sport et études. Par exemple, je me souviens d'une période particulièrement stressante avec un championnat important et des examens. Les professeurs ont ajusté les dates d'examen pour m'accommoder, ce qui était vraiment précieux. Ils me suivaient de près me demandaient comment s’étaient passées mes compétitions même après mon départ de l’IUT.

Qu'avez-vous fait après avoir obtenu votre DUT ?

J'ai poursuivi avec une licence professionnelle en Performance Énergétique et Génie Climatique. Maintenant, je travaille comme dessinatrice-projetrice en CVC (Chauffage, Ventilation et Climatisation) et électricité dans un bureau d'études à Paris, avec mon équipe nous sommes les architectes du bâtiment mais du point de vue technique. Cette opportunité m'a permis de rejoindre l'INSEP pour continuer à m'entraîner en aviron, même si j'ai dû arrêter par la suite pour me concentrer sur ma carrière professionnelle. Ce qui était top c’est que je suis tombée sur un patron qui était sensible au sport et qui a accepté le fait d’embaucher une personne qui ne serait pas toujours disponible !

Comment ça se passe concrètement d’être une athlète de haut niveau et une salariée dans une entreprise ?

J’avais un contrat de 10h mais j’étais payée à temps plein, la fédération prenait en charge une partie de mon salaire. Je voulais rester dans le monde du travail, c’était très important pour moi je voulais garder un pied dans la vraie vie. Mes collègues me soutenaient beaucoup, c’était vraiment cool.

Y a t-il des softskills communs nécessaires dans votre sport et votre travail ?

Je ne suis pas une surdouée mais je suis hyper disciplinée et ça c’est quelque chose que m’a appris le sport, je suis quelqu’un d’efficace et de rigoureux, c’est le sport qui m’a apporté cela. Savoir faire équipe, communiquer, avoir du feedback, ce sont des choses essentielles dans le sport comme dans ma vie professionnelle aujourd’hui.

Vous êtes désormais sortie du circuit de l'aviron à haut niveau, qu'est-ce qui vous a amené à faire ce choix ?

Jongler entre un emploi à plein temps et des entraînements intensifs est devenu très difficile. À un moment donné, il fallait faire un choix pour ne pas compromettre ma carrière. L'aviron restera une super période de ma vie, mais ma priorité est désormais de bâtir une carrière dans le domaine de l'énergie.

"L’aviron c’est génial mais il faut être un peu maboul, c’est un sport super exigeant !"

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants de l'IUT qui souhaitent suivre un double parcours en sport de haut niveau et en études ?

Foncez ! N’ayez pas peur d’en discuter avec les profs, faites fonctionner votre réseau, lancez-vous ! C’est un projet fou mais vous ne pourrez pas le remettre à plus tard. La famille, l’entourage c’est important aussi. La clé, c'est l'organisation et la communication. Et surtout, il faut être passionné par ce que l'on fait, que ce soit dans le sport ou les études. Les deux peuvent se compléter et enrichir votre vie.

Que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite ?

Évoluer dans mon métier. Et que mon corps continue à récupérer ! Pendant 10 ans je n’ai fait que de l’aviron et j’ai mis plus de neuf mois à retrouver un corps qui n’était pas fatigué. Je me verrais bien monter ma boîte aussi dans un futur à moyen long terme. L’aviron c’est génial mais il faut être un peu maboul, c’est un sport super exigeant !

Portrait complet d' Adèle Brosse à découvrir sur le site de l'IUT : https://iutnantes.univ-nantes.fr/accueil/les-athletes-de-liut-adele-brosse-championne-daviron

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